Le Royaume-Uni lance un service hospitalier pour aider les enfants dépendants à la nicotine

Ce n’est un secret pour personne : le nombre de jeunes qui vapotent, parfois à peine entrés dans l’adolescence, a explosé ces dernières années. Pour lutter contre cette problématique, le Royaume-Uni a engagé une nouvelle approche.

Un service hospitalier pour aider les jeunes à se sortir de la vape au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni fait figure d’exception dans le monde de la vape. Le gouvernement avait opté pour une mesure tranchant avec la politique d’autres pays par rapport à la cigarette électronique, puisqu’il avait opté pour la distribution gratuite d’un million de kits e-cigarette en 2023. Si le pays a une approche particulière quant à la vape, il n’occulte toutefois pas ses dérives, notamment son utilisation par les adolescents, parfois très jeunes.

Si la vape aide de nombreuses personnes qui fument à mettre fin à leur tabagisme, elle est également parfois utilisée à des fins récréatives par des mineurs, ce qui peut les conduire à devenir dépendants à la nicotine. C’est pour cette raison que le National Health Service (NHS) a décidé de s’attaquer à ce problème de la dépendance à la nicotine chez les enfants.

Pour cela, un service vient d’être inauguré dans l’hôpital Alder Hey, situé à Liverpool. Celui-ci va accueillir des enfants ayant entre 11 ans et 15 ans, qui souffrent d’une dépendance à la cigarette électronique, qu’elle soit liée à la nicotine ou “simple“ dépendance psychologique. On applaudit cette initiative !

Le nombre de mineurs qui vapote au Royaume-Uni est en pleine augmentation

On ne le rappellera jamais assez : la vape n’est à adopter qu’en cas d’échec avec les méthodes traditionnelles d’arrêt du tabac et n’est accessible qu’aux personnes majeures, donc ayant plus de 18 ans. Malheureusement, ces avertissements passent parfois au travers des oreilles des jeunes, qui vapotent pour certains dans la cour de récréation dès le collège.

Au Royaume-Uni, selon les données du rapport d’ASH (Action on Smoking and Health), 18% des jeunes âgés de 11 à 17 ans ont déjà essayé de vapoter. Pour la plupart (76%), ils n’avaient jamais fumé de leur vie et ont seulement vapoté une ou deux fois. Toutefois, on note encore une prévalence d’une pratique de vapotage habituelle à hauteur de 7,2% chez ces enfants britanniques en 2024. Si c’est légèrement moins qu’en 2023 où ils étaient 7,6%, cela reste bien plus élevé que dans le passé, puisqu’en 2021 ils n’étaient que 3,2% à vapoter régulièrement.

Si toute une partie de ces jeunes n’avaient jamais fumé avant (un sur trois), les deux tiers étaient d’ores et déjà familiers du tabac avant de se mettre à la cigarette électronique, le plus souvent avec la puff jetable qui est désormais interdite en France. Il est très important pour la santé de la population d’en finir avec l’addiction à la nicotine, qui est très difficile à combattre sans aide appropriée.

Pour Hazel Cheeseman, qui dirige l’ASH, « Les enfants qui vapotent sont également susceptibles d’avoir des antécédents de tabagisme et doivent être protégés contre toute rechute et bénéficier d’un soutien pour arrêter de vapoter. Nous sommes impatients de voir comment ce programme évolue. »

Il faudra attendre les premiers résultats pour voir si les jeunes suivis par l’hôpital Alder Hey ont réussi à arrêter de vapoter. On espère qu’ils y arriveront !